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Projection / débat avec la journaliste Agnès Poirier « Bienvenue dans la vraie vie des femmes »

mercredi 14 octobre 2009

Environ 80 personnes ont assisté Vendredi 2 octobre 2009 à 20 h
salle Pierre Cravey à La Teste de Buch.

Françoise Coineau, en spécialiste incontestée du micro, a joué le rôle de présentatrice. Après avoir remercié la mairie pour la mise à disposition de la salle P.Cravey en présence de Marie Paule Rousset, adjointe aux affaires sociales, Françoise a passé la parole à Agnès .

Agnès Poirier, journaliste et co-réalisatrice, juste arrivée de Paris par le train, a remercié notre comité de Femmes Solidaires pour l’invitation et a salué l’assistance dans laquelle elle a remarqué une bonne proportion de messieurs.
Elle a ensuite situé le documentaire dans le contexte d’une commande de Canal+, et brossé les grandes lignes ayant motivé la réalisation de ce film.
Après quoi elle nous a invités à le regarder pour en débattre sous forme de questions réponses.

Ce documentaire, remarquablement bien construit et filmé, nous a entraînés sur le terrain de l’égalité H / F , comme :
 l’écart existant entre les mentalités qui ont évolué et la réalité dans les entreprises, notamment au niveau des salaires
 le partage des tâches dans la vie quotidienne.( 8’ de mieux en 30 ans pour Monsieur, alors que Madame travaille au dehors ! )
 les représentations H / F dans la littérature enfantine et dans les manuels scolaires.
 la difficulté pour les femmes d’accéder à des fonctions de responsabilités (politique, travail) , alors qu’elles sont plus nombreuses à être diplômées !
 la presse « dite » féminine , ses diktats et ses contradictions. ETC…

Un débat foisonnant s’en est suivi dont, courageusement, Nadine a pris des notes résumées ci-après.

Débat d’après projection :

Un spectateur lance le débat sur le terrain de l’égalité H / F. il se demande pourquoi par exemple la garde des enfants est encore systématiquement donnée à la mère en cas de divorce, alors que les femmes semblent, d’après ce film, ne pas disposer de toutes les équivalences ….
A.P :Sur le principe de l’égalité H / F le combat est en effet loin d’être gagné notamment au niveau des mentalités et représentations. Par exemple, en ce qui concerne des salaires : jusqu’au milieu du 20° siècle, on considérait que le salaire des femmes venait en appoint de celui des maris, ou bien encore dans l’inconscient collectif est fortement ancrée l’idée que seules les femmes sont capables de s’occuper des enfants en bas âge …
Pourtant tout cela évolue du fait de l’acquisition de l’autonomie par les femmes (travail, indépendance financière, mise en doute du fameux supposé « instinct maternel » etc…)

Une spectatrice rebondit sur la question du choix des métiers et se pose la question de la lenteur des transformations : « pourquoi une fille a-t-elle tant de mal à devenir couvreuse, chauffeuse-routière, cheftaine d’équipe… « et inversement pouquoi un garçon peine-t-il à investir les métiers estampillés féminins : sage-homme, secrétaire, aide maternelle, esthéticien… ? »
A.P :En effet les résistances sont fortes de tous bords, mais le carcan traditionnel cède peu à peu.
D’une part, le rôle du père est fondamental : jusqu’à présent le papa s’investissait surtout dans les jeux et incarnait l’autorité. Mais ce modèle a tendance à s’estomper peu à peu car les nouveaux pères sont les premiers à devoir « inventer » leur rôle, n’ayant pas eu pour beaucoup d’entre eux de modèle traditionnel auquel s’identifier (en cause les divorces et l’éclatement des familles).
D’autre part, les femmes, qui avaient toujours travaillé, mais dont le statut n’était pas reconnu, s’émancipent et tentent de faire carrière à la manière des hommes. A cause de cela elles ont des enfants de plus en plus tardivement. Paradoxalement le taux de natalité en France reste le plus fort d’Europe. Peut-être grâce aux dispositifs des politiques sociales et familiales en vigueur en France quels que soient les gouvernements (congé de maternité, de paternité, allocations…) Mais il faut à ce sujet rester très vigilants, car grandes sont les tentations de renvoyer les femmes dans leurs foyers par le biais de mesures telles que la transformation des écoles maternelles en jardins d’éveil, ou bien le développement du temps partiel subi qui touche surtout les femmes, faisant d’elles des travailleuses pauvres qui n’auront d’autre choix que celui de rester à la maison près des enfants que l’école n’accueillera plus !
Il faudrait se rapprocher du modèle Suédois où père et mère sont à égalité, d’ailleurs c’est très mal vu qu’un papa ne prenne pas son congé de paternité !

Une autre spectatrice, revenant sur une des séquences du documentaire, soulève le problème de l’image de la femme véhiculée par les médias, et en premier lieu la presse dite féminine. Cette presse continue à abreuver les lecteurs et lectrices de poncifs et de représentations éculées, où la femme est sommée de se couler dans un moule, d’être à la fois, sexy, mince, sportive, active, tendre, douce, amante performante, épouse attentive, épanouie personnellement, et bien sûr mère parfaite. Ce qui est bien sûr impossible !
F.C fait la démonstration qu’il existe des journaux tel « Clara magazine », émanation du mouvement « Femmes Solidaires », qui propose un autre point de vue, parlant des talents féminins, des luttes que les femmes sont obligées de mener pour que leur soient reconnus des droits élémentaires dont les hommes disposent naturellement, à commencer par celui d’exister en tant que personne douée de conscience, d’autonomie, avec les différences qui la désignent comme l’alter égo de l’homme, sur le même plan.
C’est vrai que les habitudes ont la vie dure, que dans un couple la carrière de la femme est souvent plombée par celle du mari, qu’au niveau du partage des tâches domestiques , si les femmes bricolent, elles culpabilisent à la vue de son mari en train de repasser… Il convient donc d’éduquer les enfants dès leur plus jeune âge au partage des tâches et d’arrêter de culpabiliser.
A.P. Au sujet du partage des tâches, malgré l’implication croissante des jeunes hommes, des études montrent qu’en 30 ans le temps consacré par les hommes aux différentes tâches n’a progressé que de 8’ : ce chiffre amène des questions : culture ? tradition patriarcale ? machisme ? etc …

Un spectateur pense que la femme a un avantage sur l’homme : celui d’avoir un cerveau multitâches, mais que cet avantage est nié par la prégnance du facteur « différences » naturelles et qu’il faut donc passer par des quotas pour rétablir l’équilibre.
A.P : se dit gênée par ces références à la nature des genres et à l’idée même de quotas. Petit détail d’importance : par exemple dans un conseil d’administration, une femme seule n’est pas visible, deux n’ont n’ont aucun poids, à trois ça commence à influer, mais l’idéal c’est d’en arriver à ce que propose la ministre Norvégienne interrogée dans le documentaire : la parité ! mais on sait qu’en France les partis politiques préfèrent payer des amendes que de recruter des femmes !
J.C : plutôt que de quotas et de discrimination dite positive, il vaudrait mieux, à l’exemple de la Norvège, en passer par des lois.

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